01/02/2022
Les théories de Henri Wallon et Jean Piaget, même si elles sont aujourd'hui obsolètes sur certains aspects, sont des références incontournables sur la thématique du développement de l'enfant.
Article proposé par l'équipe atouKIDS
Dans cet article, nous allons vous présenter de manière synthétique les théories de deux contemporains, Henri Wallon et Jean Piaget (fin du 19eme siècle - 20ème siècle) relatives au développement de l'enfant.
Ces deux courants théoriques s’appuient sur deux fondements :
Mais voyons quels sont les stades de développement identifiés par chacun d'eux, entre la naissance et les 16 ans de l’enfant.
Henri Wallon (1879-1962) était médecin, psychologue et homme politique français. Il est notamment connu pour sa théorie du développement de la personnalité de l’Homme. Selon lui, la personnalité se construit progressivement au cours de l’enfance. Il définit alors 5 stades correspondant à des étapes importantes du développement et au cours desquels l’enfant intègre deux compétences : l'affectivité et l'intelligence, avec une alternance de prédominance de chacune d'elle selon les stades. Enfin, d’après H. Wallon, le développement résulte de l'interaction avec son environnement, et contient des aspects cognitifs, affectifs, sociaux et culturels.
Ce premier stade est parfois décomposé en deux périodes, il est prédominé par le facteur affectif.
C’est à ce moment-là, en général, que l’enfant développe deux aptitudes importantes : la marche et le langage. Il apprend également à appréhender les objets qui l’entourent en les attrapant, en jouant ou en les nommant, il explore son environnement d’autant plus facilement avec une fonction motrice développée.
L’enfant va lors développer différentes intelligences telles que celle des « situations » mise en place par l’intelligence discursive.
Vers la fin de ce stade, on parle de « stade projectif » car l’enfant projette sa pensée grâce à ses gestes.
Habituellement, le début de ce stade va de pair avec la crise de personnalité aussi appelée « crise de 3 ans ». Il s’agit de la découverte de l’opposition et de la négociation, l’enfant l’utilise dans toutes les situations et cherche l’attention. Il découvre sa volonté et tente de remettre en question le cadre qui lui a été défini par tous les moyens. En tant qu’adulte, il faut bien veiller à instaurer et à faire respecter les règles et les limites pour conserver son autorité.
Un peu plus tard, vers 4 ans, l’enfant veut séduire pour convaincre et il peut changer son comportement en fonction des personnes avec qui il interagit pour influencer selon ses volontés. D’autres sentiments apparaissent comme la jalousie et la timidité et peuvent rendre plus difficile les relations avec les autres.
Le développement de l’enfant sera davantage guidé par l’intelligence que par l’affectivité. Il acquiert de nombreuses capacités d’apprentissages telles que la concentration ou la mémorisation.
Il aura également plus de contact avec les autres et le monde extérieur, sa personnalité est plus polyvalente et sait s’adapter en fonction du groupe dans lequel il évolue.
Enfin, le stade catégoriel s’associe avec la capacité de se représenter les choses de manière abstraite.
Pour ce dernier stade, ce sont les conduites affectives qui prédominent sur les activités intellectuelles. On se concentre sur soi, le nouveau corps que la puberté apporte et les nouveaux sentiments que l’on ressent.
Cette dernière période avant l’âge adulte permet de finaliser la construction de la personnalité qui a débuté dès la naissance. L’adolescent s’approprie alors des valeurs qui détermineront les choix de sa vie d’adulte
Jean Piaget (1896-1980) est un psychologue et scientifique suisse qui s’est intéressé au processus de développement de l’enfant. Selon lui, l’intelligence n’est pas innée et se construit au fur et à mesure que l’enfant évolue dans son environnement. J. Piaget divise cette période en 4 stades successifs qui correspondent à des âges, donnés à titre de moyenne, tous les enfants ne dépasseront pas forcément les stades au même moment ; chacun est différent et se développe à son rythme. Deux grandes notions s’équilibrent et permettent à l’intelligence de se développer : l’assimilation (agir en fonction de son schéma-sensori-moteur) et l’accommodation (adapter ses actions à l’environnement).
Les deux premières années peuvent être décomposées en deux périodes.
À la fin de ce stade, l’enfant est capable de comprendre l’existence des objets et d’intégrer le fait qu’il ne disparaît pas lorsqu’il ne le voit plus.
La deuxième période est marquée par le développement du langage (lire notre article sur le langage) qui permet d’amplifier le processus de socialisation. L’enfant est plus réfléchi, il est capable de penser à des actions sans les réaliser ou à des mots sans les prononcer. Il est capable d’appréhender les notions de temps, de quantité et d’espace.
En revanche, il a du mal à comprendre la divergence d’opinions et de points de vue. Pour l’enfant, tout le monde pense comme lui et doit être d’accord avec sa manière de faire.
Durant ce troisième stade, l’enfant concrétise ses pensées et augmente sensiblement les interactions avec ce qui l’entoure. Il se fait des copains et prend plaisir à jouer avec eux. Il est également capable de visualiser mentalement des opérations mathématiques mais préfère utiliser un support pour les résoudre (jetons, dominos…). Il devient moins égocentrique et comprend la diversité de points de vue.
L’enfant assimile le sentiment de justice et tient à ce que les situations soient équitables. Il peut donc avoir du mal à comprendre pourquoi les adultes n’ont pas les mêmes règles que lui.
La quatrième et dernière période définie par Jean Piaget est celle de l’adolescence. Elle correspond à la finalisation de la construction de la personnalité de l’enfant pour s’insérer dans le monde des adultes de manière affective et intellectuelle.
L’enfant acquiert donc de nombreuses connaissances par le biais des apprentissages scolaires (raisonnement logique, capacité de réflexion, argumentation…). Il est également capable de penser de manière abstraite et non plus seulement concrète. Il différencie ainsi, dans son environnement, ce qu’il se passe et ce qu’il pourrait se passer. On parle alors de pensée formelle, elle permet d’établir une relation entre réalité et possibilité
Henri Wallon théorise le développement de la personnalité à l’aide de 5 stades de la naissance à l’adolescence. Selon lui, ces différentes périodes sont prédominées successivement par deux caractéristiques : l’intelligence et l’affectivité. Ainsi, le développement de l’enfant peut être motivé par des activités intellectuelles ou par des conduites affectives.
Cette théorie est un modèle parmi tant d’autres, elle se distingue par ailleurs des 4 stades établis par Jean Piaget qui appuie sa vision sur l’intelligence comme clé du développement. Cette intelligence se développe de la naissance à l’adolescence par le biais de deux grandes notions : l’assimilation et l’accommodation.
Ces deux théories associées à des âges précis restent des repères donnés par deux scientifiques du 20ème siècle, elles évoluent avec le temps. De nos jours, il semblerait que les enfants franchissent plus rapidement les différents stades comme le montre le « terrible two » ou la préadolescence dès 9-10 ans. Elles sont également actuellement remises en cause en partie par l'avancée des neurosciences ...
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