Présentation du métier d’Infirmière-Puéricultrice, avec Laura

Laura est Infirmière-Puéricultrice en service de réanimation pédiatrique. Elle nous présente son métier et sa formation.

L'équipe atouKIDS, avec Laura, Infirmière-Puéricultrice.


Bonjour Laura, parlez-nous de vous : quel est votre parcours ?

Bonjour, alors je suis Infirmière depuis 2017 et spécialisée Puéricultrice depuis septembre 2019.

J'ai toujours eu cette volonté d’accompagner les enfants et leur famille je crois, ça a toujours été une vocation. Et j’apprécie ce contact auprès les personnes.

Après mon baccalauréat, j’ai suivi des études d’infirmière puis j’ai intégré un service de réanimation pédiatrique où j’ai exercé pendant un an. J'ai eu envie de me spécialiser et de développer mon expertise auprès des jeunes enfants, j’ai donc repris mes études pour devenir Infirmière-Puéricultrice

J'avais échoué au concours pour entrer à l’école de puéricultrice lors de ma troisième année d’IFSI. Je n’ai pas lâché prise pour autant. J'ai retenté le concours pendant mon année d’exercice professionnel, et cela a fonctionné. Mon année d'expérience a d'autant plus été bénéfique pour ma posture professionnelle.


Comment se déroule la formation ?

Il y a une trentaine d’écoles de formation de puéricultrice en France, agréées par le ministère de la Santé, et accessibles sur concours.

La formation dure 12 mois, en complément des 3 années d’études nécessaires à l’obtention du diplôme d’infirmière. Elle comporte 1500 heures, dont 650 heures d’enseignement théorique et pratique, 710 heures d’enseignement clinique et 140 heures de travaux dirigés et d’évaluations. Elle permet d’acquérir des connaissances très variées, de la naissance (de la prématurité même) jusqu’à l’adolescence en balayant beaucoup de domaines comme :

  • Des notions générales : politique de la santé, organisation administrative, droit, sociologie, gestion, modes d'accueil, protection de l'enfance ...
  • Des compétences autour de l'enfant, de la naissance à 18 ans : grossesse, naissance, développement psychomoteur, développement affectif, pathologies diverses, prématurité, alimentation, allaitement, crise d'adolescence, portage, sommeil, handicap, santé bucco-dentaire, prévention, ...
  • Des thématiques liées à l'accompagnement et au soutien à la parentalité

Il y a également 5 stages de 1 mois dans des lieux différents qui sont : la Protection Maternelle et Infantile (PMI), la maternité, les Établissements d’Accueil du Jeune Enfant (EAJE), la pédiatrie et néonatalogie/réanimation néonatale, réanimation pédiatrique.

Le diplôme est validé par des évaluations continues au nombre de trois, les cinq stages, les différentes évaluations, et un travail de recherche.

Ainsi, notre formation est conforme à l'Article R4311-13 du Code de la Santé Publique, datant de 2004, selon lequel "les actes concernant les enfants de la naissance à l'adolescence, et en particulier ceux ci-dessous énumérés, sont dispensés en priorité par une infirmière titulaire du diplôme d’État de puéricultrice et l'infirmier ou l'infirmière en cours de formation préparant à ce diplôme :

  • Suivi de l'enfant dans son développement et son milieu de vie
  • Surveillance du régime alimentaire du nourrisson
  • Prévention et dépistage précoce des inadaptations et des handicaps
  • Soins du nouveau-né en réanimation
  • Installation, surveillance et sortie du nouveau-né placé en incubateur ou sous photothérapie


Combien d'infirmières puéricultrices êtes-vous en France et où travaillez-vous ?

A ce jour, nous estimons qu’il y a environ 25 000 Infirmières Puéricultrices en activité en France.

Nous travaillons dans divers lieux d’exercice :

  • les services hospitalier : maternités, services de réanimation, urgences, pédiatrie, pédopsychiatrie, consultations, …
  • mais on trouve aussi des infirmières puéricultrices en extra hospitalier : établissements d'accueil du jeune enfant (EAJE), PMI (Protection Maternelle et Infantile), établissements scolaires, pouponnières, Centres d'Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP), ...
  • Certaines enfin sont installées en "libéral" ou plutôt comme autoentrepreneur et proposent des ateliers d'accompagnement à la parentalité, à domicile ou en cabinet, en individuel ou en groupe.

Pour ma part, j'ai réintégré le service de réanimation où je travaillais initialement.


Du coup, vous travaillez souvent en équipe pluridisciplinaire ?

Oui tout-à-fait.

Avec des auxiliaires de puériculture, des sages-femmes, des pédiatres, mais aussi par exemple avec des kinésithérapeutes, des psychomotriciens, des orthophonistes et des travailleurs sociaux (éducateurs spécialisés, éducateurs de jeunes enfants, …), ...

Nous n'avons pas les mêmes responsabilités mais notre travail auprès des familles est complémentaire. Nous travaillons en étroite collaboration avec ces professionnels au quotidien, et de par nos rôles et nos missions, nous sommes complémentaires en ce sens. Avec les auxiliaires de puériculture, nous déléguons des actes de notre rôle propre et avec les sage-femme nous travaillons autour de la prise en soin de la famille.


Vous faites partie du Collectif "Je suis Infirmière-Puéricultrice". De quoi s'agit-il ?

C'est un Collectif qui a été lancé le 7 janvier 2021 par douze infirmières puéricultrices de différentes régions de France et de différents horizons (je parle de lieu d’exercice). Il est né de la volonté de faire connaître et reconnaître notre métier, ses spécificités, nos rôles et nos missions auprès des parents et des enfants. Car nous sommes finalement peu connues du grand public, voire même quelquefois peu des autres professionnels.

Cette démarche est en outre en totale cohérence avec le rapport des 1000 premiers jours, remis en septembre 2020 par Boris Cyrulnik et la commission d’experts au Secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles.

Concrètement, nous avons adressé une pétition au Président de la République avec deux demandes bien précises : la reconnaissance de notre expertise auprès de l’enfant, l’adolescent et sa famille, la reconnaissance également de notre diplôme comme équivalent Master 2, et l’évolution de notre statut libéral permettant la légifération des consultations de Puéricultrice. La pétition et a déjà récolté 23.400 signatures.

Nous avons également contacté des Députés et Sénateurs pour leur faire part de nos objectifs, nous avons pu contacter des médias, dans le but toujours de faire connaître notre métier et de nous permettre d’évoluer.

L'équipe atouKIDS, avec Laura, infimière-Puéricultrice.


Ces articles peuvent aussi vous intéresser

"Prendre soin de son bébé : transmissions, astuces et confidences d’une puéricultrice "

09/09/2020

"Prendre soin de son bébé : transmissions, astuces et confidences d’une puéricultrice "

Mariama Bouibed, aujourd'hui Infirmière-Puéricultrice et formatrice, nous présente son premier livre ("Prendre soin de son bébé : transmissions, astuces et confidences d’une puéricultrice"), à destination des futurs parents, des parents d'enfants de moins de trois ans et de toute personne en contact avec des nourrissons.

"Prendre soin de son bébé : transmissions,  astuces et confidences d’une puéricultrice "
Lire l’article

Portrait de Nicolas Ollivier, ostéopathe

09/09/2020

Portrait de Nicolas Ollivier, ostéopathe

L'équipe atouKIDS a rencontré Nicolas Ollivier, ostéopathe en exercice depuis trois ans et enseignant à l’ESO, Ecole Supérieure d’Ostéopathie de Paris.

Portrait de Nicolas Ollivier, ostéopathe
Lire l’article

Laisser un commentaire

Vous êtes un parent ? Une famille ? Une femme enceinte ?